La Paz est à l’image de son réseau électrique : brouillon.
Ca va et vient dans tous les sens, ça fait du bruit et ça ne sent pas toujours bon… voilà un peu l’ambiance générale. Même l’architecture manque d’unité. Les centres commerciaux côtoient les églises baroques et les immeubles coloniaux, laissés à l’abandon, succombent sous le poids des tours modernes restées inachevées. Les étales débordent sur la chaussée, obligeant les piétons à circuler au coté des voitures qui semblent tout faire pour les gêner d’avantage… Bref, on ne pas dire que La Paz inspire la sérénité.
En réalité cette impression nait dès le départ, lorsque l’on arrive par les hauteurs. On y voit la ville partir à l’assaut des montagnes qui l’encercle, comme si la cuvette qui lui a servit de berceau ne lui suffisait plus. La cité manque d’espace et ça se ressent.
Dans le centre, ce sentiment d’étouffement s’accroit encore.
Les bus et les voitures s’enfoncent dans des rues trop étroites. Sur les
trottoirs, les passants se bousculent pendant que les vendeurs s’égosillent en
tentant de couvrir le bruit des klaxons.
Même ambiance sur les marchés. On ne peut ni vraiment avancer
ni vraiment s’arrêter quand on veut, il faut suivre le rythme tout en évitant
les cables et les parasols. On se laisse ainsi porter de stands en stands,
passant des fruits à la viande et des épices aux fleurs. On ne reprend son
souffle qu’à la sortie.
On a beau chercher, il n’y a pas vraiment de repères
auxquels se rattacher… Les monuments ne sont qu’un piètre recours puisqu’ils
semblent aussi avoir capitulés, se laissant peu à peu engloutir par la ville.
Pour s’en rendre compte, il suffit de regarder la cathédrale qui, par devant, se fait toute belle et triomphante
alors que, derrière, elle se meurt, asphyxiée par les centres commerciaux qui
l’encerclent de toute part. La toute baroque église San Francisco ne fait pas
mieux puisqu’elle n’a même pas réussi à sauver l’intégralité de son parvis, le
laissant pour moitié à la quatre-voies qui sert d’artère principale à la ville.
Façade de la cathédrale |
Et son chevet.... |
Quelques quartiers se distinguent toutefois. C’est le cas des petites rues pavées de derrière San Francisco qui proposent, au milieu des boutiques de souvenirs, quelques petits magasins originaux. Dissimulés entre un poncho en alpaga et une flute de pan bon marché, on trouve des petits lamas entiers desséchés qui servent d’offrandes à la Pacha-Mama durant les fêtes rituelles du mois d’Aout. On découvre en même temps tout un tas d’objets et produits en relation avec ces croyances ancestrales.
Il existe aussi une petite rue qui a gardé son unité et son style. Un peu derrière la cathédrale, à l’écart des grosses rues environnantes, la calle Jaen a su à conserver ses couleurs d’antan. Elle offre aux curieux la possibilité de se projeter un peu plus facilement dans le passé de la ville. C’est d’ailleurs là que se trouve un petit complexe de quatre musées qui retracent l’histoire de la Bolivie et de La Paz. Enfin un endroit qui met tout le monde d’accord…
A La Paz, ça ne fait que passer, bouger et crier, mais
finalement, à l'instar de son réseau électrique, ça semble quand même fonctionner. Peut
être nous aurait il fallu plus de temps pour nous habituer à cette agitation
permanente… mais nous n’avons rien trouvé à faire qui nous aurez poussé à
rester.
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