Il nous a fallut pas moins de 3 bus différents et près de 24 heures de transport pour rallier La Serena à l'île de Chiloé, dans la région des lacs... Et ça c'est le temps normal! Les bus chiliens ont à peu près tout qui fonctionne correctement et surtout, ils partent et arrivent à l'heure! C'est juste que le Chili est un grand pays et qu'il faut être patient. Ceci dit, on nous a dit, mais trop tard comme d'habitude, que ça aurait été plus vite en prenant le train jusqu'à Puerto Montt; la capitale de la région!
Enfin bref, nous voilà à Ancud, première ville au nord de Chiloé. Nous sommes accueillis par la pluie et le froid... S'en est fini du doux climat de Vicuña. Il règne ici comme un air de Bretagne: Les grands pâturages verdoyants sont peuplés de jolies grosses vaches et de moutons à l'épaisse toison, les fleurs jaunes des genêts colorent le bord des petits sentiers côtiers, les mouettes tournent inlassablement autour des bateaux de pêches qui débarquent leurs cargaisons sur la jetée, la mer est grise, le sable et le ciel aussi, il y a du vent, ça sent l'iode et il pleut, il pleut et il pleut...
Seule différence, les maisons: Ici ce n'est pas le granite qui sert aux constructions. Comme les écailles d'un poisson, les murs des habitations sont recouverts de petites tuiles de bois. Les toits sont en taule et certaines chaumières du bord de mer reposent sur des pilotis. Toutes sont peintes. Mais, si au départ les couleurs devaient être chatoyantes, les embruns marins ont souvent eu raison de leur vivacité et les petites maisons ont maintenant du mal à lutter contre la lourdeur du ciel.
Le bois est omniprésent sur l'île et certaines églises sont exclusivement faites de ce matériau. Les techniques d'assemblage utilisées pour ces constructions sont si admirables que certains de ces monuments ont été classés patrimoine de l'humanité par l'UNESCO. L'église-musée d'Ancud permet de mieux comprendre cet art si caractéristique.
Curieux d'en voir d'avantage, nous nous sommes rendus le lendemain dans le petit village de Chonchi, un peu plus au sud de l'île. Là, pas de chance, l'église était fermée. Par contre, on a vu une chose encore plus rare... Le soleil. Il faisait beau ce matin là, idéal pour une ballade sur la plage. Morgane se joint à quelques pêcheurs qui profitaient de la marée basse pour ramasser des coquillages alors que, non loin, deux dauphins cherchaient eux aussi leur nourriture du midi. Pour nous se sera une paila (bouillons de grosses moules aux herbes) dans un petit restaurant sur le front de mer.
L'après midi, nous remontons sur Castro, la capitale de l'île. Là nous retrouvons la pluie et les petites maisons de pêcheurs sur pilotis. Il n'y a pas beaucoup de choses à faire si ce n'est de profiter de la mer et se réfugier dans les cafés le temps d'une averse. Les heures s'écoulent doucement ici et on se surprend à regarder un pélican plonger à la verticale dans l'eau à la recherche de quelques poissons pendant une demi-heure. Les gens aussi vont moins vite et on les retrouve se baladant main dans la main au bord de l'eau ou à se bécoter sur les bancs publics. Il faut savoir que les chiliens, comme les péruviens et les boliviens d'ailleurs, passent leur temps à se bécoter... et il n'y a pas de limite d'âge!!!
Nous finissons notre tour par la visite de la cathédrale, elle aussi classée à l'Unesco. L'extérieur est sous les échafaudages, mais l'intérieur reste accessible. C'est vrai que c'est impressionnant tout ce bois; les piliers, les murs, les voûtes, les fenêtres, que du bois partout, pas un bout de pierre ou de métal excepté quelques clous... vraiment superbe.
Troisième jour, il est temps de penser à remonter vers Puerto Montt... Nous avons un bus à prendre le soir. Cependant, nous ne pouvions pas quitter la région des lacs sans au moins voir un lac. Du coup, pour faire les choses bien, nous avons choisi le plus gros du coin, le lac Llanquihue. Nous avons poussé jusqu'à la ville la plus proche, Puerto Varas, station balnéaire locale, point de départ des excursions vers les lacs et les volcans. Pour nous, ça ne sera qu'un pique-nique au bord de l'eau, en face de volcans dissimulés par les nuages. Il nous faudra attendre la fin d'après midi pour voir se dégager la base des montagnes, les sommets restant dans les nuées. Du coup, ça ne ressemble pas vraiment aux cartes postales qu'on nous montre, mais c'est quand même beau et la petite ville est agréable.
Oui oui, il y a bien des volcans derrière les nuages... |
Pas le temps de profiter plus longtemps de cette magnifique région. Il nous faut remonter vers Santiago. Les jours passent très vite et notre avion est dans 5 jours. Nous ne descendrons donc pas plus au sud....
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