mercredi 24 avril 2013

Uluru et les géants rouges

Quand, de la route, on aperçoit Uluru à l’horizon, il semble tout petit, comme une grosse chenille perdue dans un océan minéral. Ce n’est qu’au pied du monolithe qu’on en mesure toute la splendeur. Sa surface qui parait si lisse de loin est en fait marquée de cratères, de stries, de fissures et autres grottes, parfois gigantesques et aux formes incongrues. Rien d’étonnant dans le fait que les aborigènes locaux y aient vu quelque-chose de sacré. Pour eux c’est là, sous la pierre, que rêve le serpent arc-en-ciel, créateur du monde. Une multitude de légendes entoure le rocher et chaque recoin possède une fonction et/ou une symbolique bien précise… Des traces d’occupations humaines, à la fois usuelles et religieuses sont ainsi visibles tout autour de l’édifice.
 


 
Du fait de ce caractère sacré, il est demandé aux visiteurs de respecter ce lieu. Certaines choses sont alors interdites, ou du moins fortement déconseillées. Par exemple, pour les aborigènes, le simple fait de prendre des photos du rocher et donc de l’enlever de son environnement naturel est un non-sens. Ils en autorisent toutefois la pratique, sauf aux alentours de quelques endroits bien particuliers. De toute façon, fondamentalement, il ne sert pas à grand chose d’essayer d’en capturer par image la magie tellement l’ensemble est gigantesque. Il faut réellement le voir pour en apprécier tous les aspects.
 


Un peu plus loin se sont les Kata Tjuta (ou Olga’s) qui sortent de terre. Ce regroupement d’une quarantaine de monolithes forme comme une mini-chaine de montagnes à l’horizon. Sans que l’on ne sache vraiment pourquoi, ces rochers sont encore plus sacrés qu’Uluru : Les aborigènes gardent le mystère sur les significations du site et personne ne sait exactement ce qu’il s’y passe à part quelques rares initiés. Pour le simple touriste, il existe deux pistes permettant d’explorer les lieux, mais l’une d’entre elles, la plus longue, est fermée les jours où la température dépasse les 36°C, autant dire souvent dans le désert. Pour nous, il ne nous reste donc que la petite marche pour découvrir la majesté du site. Le petit chemin caillouteux nous fait alors nous engouffrer entre deux immenses falaises rouges, aux murs abruptes et percés de niches. Au milieu coule un petit ruisseau, à sec à cette période. Les deux parois se rapprochent inexorablement au fur et à mesure que nous avançons et finissent quasiment par se rejoindre pour ne former qu’un étroit couloir inaccessible. Il ne nous reste plus qu’à rebrousser chemin et apprécier la vue sur le désert qui s’offre alors à nous.
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Bien que moins haut qu’Uluru, la taille des rochers et la beauté du site nous laissent sans voix. Certains disent que les Olgas sont plus impressionnantes que Ayers Rocks, d’autres prétendent l’inverse ; Pour nous ils restent tous les deux magiques et très rares sont les lieux qui procurent de telles sensations.
 
 
 
Dernier géant rouge de la région : le kings canyon. Là aussi la température est trop élevée pour nous autoriser la grande randonnée. Nous prenons donc le chemin du bas, entre les arbres et les rochers aux formes incongrues jusqu’au bout du canyon, à l’endroit où les deux immenses flancs de montagne se rejoignent. La vue est encore une fois saisissante et nous nous sentons une fois de plus tout petit au fond de ce gouffre naturel.
 
 



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le Red Center est réellement une région surprenante. La notion de distance n’a plus aucun sens et tout parait démesuré. On est submergé par la démesure des lieux et les couleurs qui les entourent aux furs et à mesure de la journée. Tout est à la fois figé, comme inébranlable, et changeant, selon l’angle de vue et la lumière du jour. Comme vivant et immortel, ces sites sensationnels font vibrer un désert pourtant si langoureux. Seul l’épais manteau orange d’une tempête de sable à le pouvoir d’occulter quelques temps la splendeur de ces géants.
 

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