Quand, de la route, on aperçoit Uluru à l’horizon, il semble
tout petit, comme une grosse chenille perdue dans un océan minéral. Ce n’est
qu’au pied du monolithe qu’on en mesure toute la splendeur. Sa surface qui
parait si lisse de loin est en fait marquée de cratères, de stries, de fissures
et autres grottes, parfois gigantesques et aux formes incongrues. Rien
d’étonnant dans le fait que les aborigènes locaux y aient vu quelque-chose de
sacré. Pour eux c’est là, sous la pierre, que rêve le serpent arc-en-ciel,
créateur du monde. Une multitude de légendes entoure le rocher et chaque recoin
possède une fonction et/ou une symbolique bien précise… Des traces
d’occupations humaines, à la fois usuelles et religieuses sont ainsi visibles
tout autour de l’édifice.
Du fait de ce caractère sacré, il est demandé aux visiteurs
de respecter ce lieu. Certaines choses sont alors interdites, ou du moins fortement
déconseillées. Par exemple, pour les aborigènes, le simple fait de prendre des
photos du rocher et donc de l’enlever de son environnement naturel est un
non-sens. Ils en autorisent toutefois la pratique, sauf aux alentours de
quelques endroits bien particuliers. De toute façon, fondamentalement, il ne
sert pas à grand chose d’essayer d’en capturer par image la magie tellement
l’ensemble est gigantesque. Il faut réellement le voir pour en apprécier tous
les aspects.
Un peu plus loin se sont les Kata Tjuta (ou Olga’s) qui
sortent de terre. Ce regroupement d’une quarantaine de monolithes forme comme une
mini-chaine de montagnes à l’horizon. Sans que l’on ne sache vraiment pourquoi,
ces rochers sont encore plus sacrés qu’Uluru : Les aborigènes gardent le
mystère sur les significations du site et personne ne sait exactement ce qu’il
s’y passe à part quelques rares initiés. Pour le simple touriste, il existe
deux pistes permettant d’explorer les lieux, mais l’une d’entre elles, la plus
longue, est fermée les jours où la température dépasse les 36°C, autant dire
souvent dans le désert. Pour nous, il ne nous reste donc que la petite marche
pour découvrir la majesté du site. Le petit chemin caillouteux nous fait alors nous
engouffrer entre deux immenses falaises rouges, aux murs abruptes et percés de
niches. Au milieu coule un petit ruisseau, à sec à cette période. Les deux
parois se rapprochent inexorablement au fur et à mesure que nous avançons et
finissent quasiment par se rejoindre pour ne former qu’un étroit couloir
inaccessible. Il ne nous reste plus qu’à rebrousser chemin et apprécier la vue
sur le désert qui s’offre alors à nous.
Bien que moins haut qu’Uluru, la taille
des rochers et la beauté du site nous laissent sans voix. Certains disent que
les Olgas sont plus impressionnantes que Ayers Rocks, d’autres prétendent
l’inverse ; Pour nous ils restent tous les deux magiques et très rares
sont les lieux qui procurent de telles sensations.
Dernier géant rouge de la région : le kings canyon. Là
aussi la température est trop élevée pour nous autoriser la grande randonnée.
Nous prenons donc le chemin du bas, entre les arbres et les rochers aux formes
incongrues jusqu’au bout du canyon, à l’endroit où les deux immenses flancs de
montagne se rejoignent. La vue est encore une fois saisissante et nous nous
sentons une fois de plus tout petit au fond de ce gouffre naturel.
Le Red Center est réellement une région surprenante. La
notion de distance n’a plus aucun sens et tout parait démesuré. On est submergé
par la démesure des lieux et les couleurs qui les entourent aux furs et à
mesure de la journée. Tout est à la fois figé, comme inébranlable, et
changeant, selon l’angle de vue et la lumière du jour. Comme vivant et
immortel, ces sites sensationnels font vibrer un désert pourtant si langoureux.
Seul l’épais manteau orange d’une tempête de sable à le pouvoir d’occulter
quelques temps la splendeur de ces géants.
ça doit être impressionnant! on doit vraiment se sentir tout petit!
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