Un soleil de plomb, des routes interminables, une terre
rouge ponctuée de quelques arbres rachitiques, des aborigènes imbibés, des
mouches à foison, des couchers de soleil à couper le souffle et une beauté
indescriptible. Voilà qui résume en quelques mots le désert australien.
L’Australie n’est d’ordinaire pas réputée comme étant le
pays de la demi-mesure, et ici c’est pire… rien n’est à l’échelle humaine. Les distances prennent un autre sens et la notion de kilomètre devient dérisoire: On se surprend alors à compter en "jours de route". Les paysages aussi prennent une autre dimension tellement ils sont vastes. Les vues, dégagées sur des dixaines de kilomètres, offrent de magnifiques panoramas, malheuresement souvent entachés par des carcasses de voitures et des poubelles abandonnées sur le bas-coté. Au départ, à la sortie de Port Augusta, se sont les vestiges asséchés de grands lacs salés, bordés de terres ocre
et d’herbes rases, qui composent le décor. Puis, très vite, les étendues
claires disparaissent et cèdent la place aux cailloux et aux immensités arides. Ce paysage ne changera plus pendant les 1000 km suivants...
De temps à autres, une station service, servant aussi de
bar, de restaurant, de motel, de camping et à l’occasion de garage, vient ponctuer
le trajet. Les intérieures de ces roadhouses sont souvent très spéciaux.
Héritage des routiers qui avaient pour coutume de laisser sur le mur un petit
billet pour leur prochain passage, les intérieurs se retrouvent aujourd’hui
saturés de babioles en tous genres, laissée par les usagers en souvenir de leur
venue. C’est très chargé, mais pas complètement dénué de charme… et c’est
toujours drôle à regarder en buvant son café.
Côté circulation, pas de soucis… Ce ne sont pas les trois
voitures à l’heure qui passent là qui vont créer des problèmes. Même les
road-train, ces énormes camions trainant derrière eux trois ou quatre remorques
(ce qui fait quand même 58 pneus sur le même véhicule !), ne sont pas un
problème puisque, sur des routes rectilignes avec une visibilité sur plus de 10km, ils sont faciles à
dépasser. Le seul réel danger sont les animaux, et particulièrement les
kangourous qui, la nuit tombée, aiment à se réchauffer l’arrière-train sur
l’asphalte encore chaude ! Ici, la nuit, tout les kangourous sont gris…et chaque matin, les bords de route sont garnis de nouvelles carcasses... Les vautours se chargent alors de faire disparaitre les traces du massacre!!!
Le temps de nous habituer à tout cela et nous voici à Coober
Pedy, petite ville minière à 700km au nord de Port Augusta. Hors du temps et sans aucun charme
particulier, la petite bourgade reste pourtant interréssante à voir, ne serait ce que pour expérimenter le sentiment de bout du monde qu'elle procure. De plus, elle présente quelques intérêts touristiques puisque, non-content
de travailler sous la terre, à creuser des galeries pour aller chercher la
précieuse opale, les habitants du coin ont aussi choisi d’enterrer leur
maisons et leurs monuments. Ainsi, à l’abri dans la montagne, les habitations, comme
les églises et les magasins conservent une température de 25°C toute
l’année, de jour comme de nuit… ce qui est plutôt bien vu étant donné la
chaleur extérieure. Tout cela fait que finalement il n’y a pas grand monde
dehors, excepté quelques aborigènes plus enclins à supporter le soleil.
Ceci dit, on ne pas dire que nous ayons réellement souffert
de la chaleur. C’est vrai qu’il fait très chaud, mais à part quelques sorties
de temps à autre, nous passons la plus grande partie du trajet dans la voiture,
soutenus moralement par l’air conditionné. Coté nuits, les guides ont tendance
à exagérer quand ils assurent que celles-ci sont froides… Nous ne
savons pas pour le reste de l’année, mais en tout cas pour le mois de mars,
elles sont fraiches tout au mieux, pour ne pas dire tièdes… Mais l’écart de
température entre le jour (39°C) et la nuit (25°C) fait tout de même apprécier la venue du
crépuscule, surtout lorsqu’il s’accompagne d’un superbe coucher de soleil. Le
désert, plutôt éblouissant la journée, se teinte de douceur sous la lumière
tombante. La terre se mélange alors avec le ciel dans un tourbillon rougeoyant
au devant duquel se détachent en ombres chinoises les silhouettes décharnées
des arbres. On retrouve un spectacle similaire le petit matin, au lever du
soleil. Le tableau est moins contrasté, mais la douceur
de l’air associé à celle de la lumière font apprecier les réveils, pourtant bien matinaux. Enfin, les nuits en elle-même, profitant de l’isolement pour dévoiler
toutes les étoiles du ciel, sont elles aussi magiques.
Pour résumer, les
paysages du désert australien sont tout simplement splendides, de jour comme de
nuit... Seul hic dans tout ça: les mouches. Elles sont toujours là, par
milliers, à nous tourner autour, avec comme seule obsession, nous rentrer dans
la bouche, les narines ou les oreilles. Un bourdonnement incessant nous suit
toute la journée dès que nous tentons un pied en dehors de la voiture… Elles ne
s’arrêtent de tourbillonner qu’une fois la nuit tombée et reprennent de plus
belle le matin, gâchant un tantinet le spectacle.
Après Coober Pedy, le paysage change un peu. La dominante
minérale reste la même, mais l’activité minière a fait pousser une multitude de
petits monticules de terre sur chaque coté de la route, comme aux alentours
d’un marais salant.
Puis vient ensuite la région du Red Center, le cœur de l’Outback, là où la
terre n’attend plus le coucher du soleil pour s’empourprer. Les chameaux sauvages prennent la place des kangourous... Nous ne sommes plus
très loin d’Uluru et pénétrons alors dans les terres sacrées aborigènes.
Wahou! C'est comme dans les films!
RépondreSupprimerJ'ai pas aimé le passage sur les pauvres kangourous haha, gros bisous
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