vendredi 26 avril 2013

Katherine - Darwin: un bain en pleine nature

La petite ville de Katherine pourrait être agréable si l’on ne retrouvait pas ce même sentiment trouble que dans les villes du désert. Ce n’est pas tant l’insécurité qui prédomine, mais plutôt le désarroi. Nous croisons encore une fois ces groupes d’aborigènes désœuvrés et anémiques un peu partout, passant leur temps assis dans la rue ou à l’ombre des palmiers et des énormes manguiers. Il est difficile de décrire cela, mais, bien que l’impression de rudesse soit atténuée par une nature luxuriante, la ville est comme écrasée par une lourde chape de résignation qui semble l’asphyxier et l’empêcher de s’épanouir complètement.
 
 En revanche, les alentours sont merveilleux. Par cette chaleur, notre obsession est la recherche d’ombre et de coin d’eau pour se rafraichir. On plonge donc avec plaisir dans les forêts tropicales traversées de rivières et de cascades qu’offre la région. Seuls problèmes, les inondations et les crocodiles… les monstres aquatiques sont partout à cette saison et ils profitent des niveaux élevés des rivières pour remonter les courants jusque haut dans les terres. Un certain nombre de sites de baignade sont alors interdits d’accès.

 
Trois parcs nationaux se partage l’espace entre Katherine et Darwin : Le Nitmiluk NP, le Lichtfield NP et le plus célèbre, le Kakadu NP, classé patrimoine naturel et culturel par l’UNESCO.
 
Nous commençons notre recherche d’eau dans le parc le plus proche, le Nitmiluk. Nous nous préparons pour 2 heures de randonnée sur le windolf walk en direction du Southern Rockhole. Il fait très chaud et Morgane décide ne pas nous accompagner. Comme à notre habitude, il est 14h quand nous décollons, le pire moment de la journée, là où le soleil est au plus fort. Après nous être extasiés devant la vue de haut des Katherine Gorges, la randonnée perd de son intérêt. Les rangers ont allumés des feux de bush peu de temps avant notre venue, nous invitant à continuer notre marche au milieu de plateaux désertiques aux arbres calcinés incapables de nous fournir le moindre carré d’ombre. En plus, nous nous trompons de route et nous nous rajoutons une heure de marche ! Heureusement des réserves d’eau sont disponibles régulièrement ! Finalement tout cela vaut tout de même le coup et la splendeur des chutes d’eau qui s’offre à nous nous fait oublier tout le reste. Nous avons le bassin pour nous tout seul et profitons pleinement de cet endroit magique… Ca a du bon de partir aux pires heures de la journée !
 


 

 











Deuxième parc sur notre parcours, le Lichtfield NP. Ici, pas besoin de longue randonnée pour accéder aux différents points d’eau. Beaucoup d’entre eux sont le long de la route et très facile d’accès, malheureusement, beaucoup d’entre eux sont aussi fermés. Nous arrivons tout de même à trouver quelques spots sympathiques qui ne soient pas à la merci des crocodiles. Pour le reste nous prenons des photos de loin. Dans tout les cas, ce parc est vraiment très sympathique, surtout lorsqu’il fait 40°C dehors.







 
 
 
 
 
 
 
 
Enfin, après plus de 3500 km depuis Adélaïde, nous voici à Darwin. Aux premiers abords, la petite ville parait particulièrement charmante. Nous arrivons le jour de la Saint Patrick et beaucoup de gens sont de sortie en ville. Les pubs sont pleins à craquer et ça chante un peu partout dans la rue. Le centre ville, bien que petit, est très agréable et même si le front de mer est en travaux, il est bon de retrouver l’océan. Ici l’eau de la mer est très pâle ce qui contraste avec la verdure alentour. Par contre, à part dans quelques bassins artificiels protégés, il est interdit de s’y baigner.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Bien que cette petite ville paraisse tout à fait charmante, nous avons toutefois du mal à en profiter pleinement tellement il fait chaud et humide. Une nuit dans un hôtel nous a permis de nous reposer un peu mieux, mais cela n’a pas suffit et nous préférons reprendre la route vers la côte est.
 
 
Cependant, il nous était impossible de quitter Darwin sans voir ces fameux “crocs“ dont parlent tous les panneaux d’avertissement. Nous nous arrêtons donc en chemin pour une petite croisière sur l’Adelaïde River au cours de laquelle quelques australiens fêlés vont appâter les mastodontes à coup de bouts de viande accrochés à une ligne. Ceci dit ça à l’air de fonctionner à tous les coups puisque les crocodiles ne tardent pas à s’approcher du bateau dès lors qu’ils aperçoivent le morceau de viande saignant s’agiter au dessus de l’eau. Il faut encore les titiller un peu avant de les voir sauter. Le crocodile à l’air d’aimer prendre son temps ; Il tourne une fois ou deux autour de la nourriture qui lui ait offert, la renifle à l’occasion avant de littéralement s’expulser hors de l’eau dans un puissant coup de queue et d’arracher son repas dans un claquement effroyable… On regrettera le coté un peu artificiel de la chose, mais l’expérience est tout de même impressionnante.
 






 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nous ne ferons pas le parc du Kakadu. Avec les récentes inondations beaucoup de sites sont fermés et il est toujours autant difficile pour nous de s’acclimater à la région et à ses moustiques. Nous choisissons donc, non sans un léger sentiment d’inachevé, de reprendre la route vers la cote est. Pour cela, il nous faut redescendre dans le désert avant de pouvoir bifurquer. En effet, les territoires du nord ont été rendus aux aborigènes et il faut des autorisations et un 4x4 pour les traverser. Pour les autres, la route vers l’est se reprend 700km plus bas, au niveau de Tennant Creek. Nous profitons de cette descente pour faire ce que nous avons manqué à l’aller. Nous nous arrêtons donc à Mataranka, connu aussi comme le pays du  “we from the never never“, livre inconnu chez nous mais grand classique de la littérature australienne, adapté au cinéma il y a déjà quelques décennies. Pour les autres Mataranka est aussi célèbre pour ses eaux thermales cristallines. D’ordinaire surpeuplé, nous avons la chance d’avoir le bassin pour nous tout seul… Un bon moment de détente avant la longue route qui nous attend !
 
 

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