Après 3 jours à Alice Springs, nous voilà reparti, toujours
à quatre, en direction de Katherine. Encore un bon bout de désert nous attend
et aucun site vraiment particulier à voir à part les Devil Marbles.
Comme toutes les formations rocheuses de la région, les
Devil Marbles sont sacrées pour les aborigènes. Ces gigantesques pierres
arrondies et empilées les unes sur les autres représentent pour eux les œufs du
serpent arc-en-ciel.
Le site en lui-même n’est pas très grand et constitue une
petite halte curieuse et sympathique sur une route qui commence à se faire
longue. Notre regard commence à changer au fur et à mesure que nous avançons.
Plutôt que de contempler ce qui s’offre à nous, nous remarquons d’avantage les
arbres enlaidis par les sacs plastiques lâchés au vent par des automobilistes
peu soucieux de leur environnement et les carcasses de voitures abandonnées accumulées
sur le bord de la route. La terre elle-même semble avoir perdue de sa splendeur
et, bien que toujours aussi sèche, elle parait moins rouge et moins vibrante
que dans le centre. Tout ceci n’est probablement que le fruit de notre
lassitude. Le désert est un endroit splendide, mais sa traversée est longue et éprouvante et le désir
de passer à autre chose commence sans doute à nous presser.
Seconde et dernière étape sur le chemin, la petite ville de
Tennant Creek, ne présente pas vraiment d’intérêt sauf pour les amateurs de
fast-food à la recherche de boissons fraiches. Sinon c’est le même type d’ambiance
qu’à Alice Springs ou Coober Pedy. La rue commerçante, presque déserte,
affiche des devantures vieillissantes alors que les parcs et les trottoirs
comptent sur le vent, toujours brulant, pour se débarrasser de leur surplus de
détritus. Dans tout cela, la vie ne semble se concentrer qu’autour de la
station service où routiers et locaux s’arrêtent faire le plein d’essence et de
provision.
C’est à quelques centaines de kilomètres au dessus de
Tennant Creek que le paysage commence à changer. Fini les herbes rases et les
arbres defeuillés… La végétation reprend des forces et, même si l’on est encore
loin des rain-forests, déjà tout parait plus vert et plus touffus. Les
papillons ont remplacé les mouches et les arbres, de plus en plus gros, exhibe
fièrement leurs épais feuillage. Sur le bas coté, les termitières sont de plus
en plus hautes et recouvrent des champs entiers.
Plus nous montons vers le Nord et plus le climat devient
tropical. Le taux d’humidité dans l’air augmente inexorablement alors que la
température reste la même. L’arrivée à Katherine est un choc tellement l’air,
chaud et moite, est irrespirable. La tombée du jour, toujours de bonne heure,
ne change rien à la situation et il faut attendre le milieu de la nuit,
c'est-à-dire 1 ou 2 heures du matin, pour enfin ressentir un peu d’air “frais“.
Sinon, il est toujours bon de compter sur les fréquents orages du soir pour
rafraichir l’atmosphère. Mais, pour les campeurs en tente que nous sommes, ce
n’est pas toujours aisé à gérer non plus. Le choix est donc cornélien :
Dormir au frais, trempé par la pluie ou au chaud, dégoulinant de sueur… En
sachant qu’en général on a les deux dans la même nuit. Et il ne faut pas non
plus compter sur la journée pour se sécher soi et le matériel.
Le mois de Mars n’est vraiment pas un bon mois pour explorer
cette région. C’est la fin de la saison des pluies. Les grandes inondations
sont terminées et tout est très vert, mais le climat est vraiment dur à
supporter et beaucoup de sites, infestés par les crocodiles qui remontent les
rivières débordantes, sont fermés. Seul consolation, le peu de touristes qui
nous permet de profiter pleinement des quelques sites ouverts.
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