dimanche 23 septembre 2012

Les bus: la grande inconnue...


Pour nous rendre à Cusco, la solution la plus rentable reste le bus.
 
 
Nous en avions déjà pris un pour le trajet Lima/Arequipa. Peu sûr de nous, nous avions opté pour la grosse compagnie nationale, Cruz del Sur ; Celle recommandée par tous les guides touristiques, mais aussi la plus chère. Ceci dit, le voyage fut plutôt pas mal… Les sièges étaient confortables et propres, une hôtesse était présente tout le trajet et, comme nous roulions de nuit, un diner du soir et un petit déjeuner nous ont été servi. La qualité du service n’empêcha cependant pas le bus d’arriver avec une heure de retard sur l’horaire indiqué…
 
 
Pour ce trajet Arequipa/Cusco, nous nous sommes orientés vers une compagnie meilleure marché : San Cristobal del Sur. Celle-ci propose des billets moitié moins chers que sa concurrente haut de gamme…  On a vite compris pourquoi une telle différence.  Déjà le bus en lui-même n’aspire pas trop confiance avec son pare-brise fissuré sur toute la hauteur. Ensuite, si les sièges restent confortables, ils ne sont franchement pas propres (restes de nourritures des passagers précédents…). Il n’y a bien sûr pas de repas inclus et, en plus, les toilettes sont bouchées. Enfin, niveau sécurité, ce n’est pas génial non plus puisqu’il n’y a qu’un chauffeur pour les neuf heures de route annoncées.
 
 
Le trajet commence à 7h50 (pour un bus sensé partir à 7h30) en compagnie d’un vendeur de produits nutritionnels en guise d’animateur. Après avoir passé une bonne demi-heure à décrire l’ensemble des cancers possibles et imaginables, il continue en faisant la promotion des produits qui permettent de les éviter. A la fin de son monologue, le chauffeur fini par l’abandonner sur le bord de la route et, à la place,  il embarque quelques vendeuses ambulantes qu’il déposera aussi quelques kilomètres plus loin. Une heure vient de s’écouler, on quitte à peine la banlieue d’Arequipa. Un film d’action débile des années 90 prend alors le relais… Il est environ 11h30 quand retenti le générique de fin… enfin un peu de calme ! Pas pour longtemps cependant puisque l’heure de manger approche. Pas question de faire une pause pour autant… le chauffeur s’arrête juste quelques instants sur un rond point pour laisser monter une femme et son fils. Le jeune homme annonce le menu et rassemble les commandes pendant que la mamacita fait griller sa viande et ses pommes-de-terre au beau milieu du bus…Une fois toutes les commandes honorées, les cuisiniers de fortune nous abandonnent dans une odeur de grillade et de graisse froide… un vrai délice. Vient ensuite l’heure tant attendue de la pause pipi. Celle-ci ne concerne cependant que les hommes puisqu’il s’agit en fait d’un arrêt de 3 minutes improvisé au milieu d’un terrain vague. Les femmes attendront le prochain stop, dans la prochaine ville. A noter qu’elles n’auront pas beaucoup plus de temps… Le bus redémarre illico, oubliant d’ailleurs quelques passagers. Les cris de la femme qui a perdu son compagnon n’y changent rien… le bus continue sur sa lancée. A croire que le chauffeur à un impératif de temps. Pourtant ça ne semble pas franchement être le cas puisqu’à la fin du trajet, il se transforme carrément en omnibus, ramassant toutes les personnes qui lui font signe sur le bas coté pour les acheminer, moyennant un petit billet, au village voisin. Résultat des courses, arrivée à Cusco à 19h00 avec une faim de loup, une furieuse envie d’aller aux toilettes et un mal de dos atroce !!!
 
 
Seule consolation, le paysage… Après avoir re-traversé le parc naturel aride des haut-plateaux d’Arequipa, la route se continue au milieu d’une vallée fertile, en suivant une rivière et en passant au milieu de petits villages d’agriculteurs. Les maisons sont toutes faites de brique en terre crue rougeâtre et d’un toit en tuile. Parfois un crépi coloré vient recouvrir les murs d’enceintes de ces petites fermes qui se détachent sur les montagnes au loin. Très bucolique…
 
 

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