Pour nous rendre à Cusco, la solution la plus
rentable reste le bus.
Nous en avions déjà pris un pour le trajet Lima/Arequipa.
Peu sûr de nous, nous avions opté pour la grosse compagnie nationale, Cruz del
Sur ; Celle recommandée par tous les guides touristiques, mais aussi la
plus chère. Ceci dit, le voyage fut plutôt pas mal… Les sièges étaient
confortables et propres, une hôtesse était présente tout le trajet et, comme
nous roulions de nuit, un diner du soir et un petit déjeuner nous ont été
servi. La qualité du service n’empêcha cependant pas le bus d’arriver avec une
heure de retard sur l’horaire indiqué…
Pour ce trajet Arequipa/Cusco, nous nous sommes
orientés vers une compagnie meilleure marché : San Cristobal del Sur.
Celle-ci propose des billets moitié moins chers que sa concurrente haut de
gamme… On a vite compris pourquoi une
telle différence. Déjà le bus en
lui-même n’aspire pas trop confiance avec son pare-brise fissuré sur toute la
hauteur. Ensuite, si les sièges restent confortables, ils ne sont franchement
pas propres (restes de nourritures des passagers précédents…). Il n’y a bien
sûr pas de repas inclus et, en plus, les toilettes sont bouchées. Enfin, niveau
sécurité, ce n’est pas génial non plus puisqu’il n’y a qu’un chauffeur pour les
neuf heures de route annoncées.
Le trajet commence à 7h50 (pour un bus sensé partir
à 7h30) en compagnie d’un vendeur de produits nutritionnels en guise d’animateur.
Après avoir passé une bonne demi-heure à décrire l’ensemble des cancers
possibles et imaginables, il continue en faisant la promotion des produits qui
permettent de les éviter. A la fin de son monologue, le chauffeur fini par l’abandonner
sur le bord de la route et, à la place, il
embarque quelques vendeuses ambulantes qu’il déposera aussi quelques kilomètres
plus loin. Une heure vient de s’écouler, on quitte à peine la banlieue d’Arequipa.
Un film d’action débile des années 90 prend alors le relais… Il est environ
11h30 quand retenti le générique de fin… enfin un peu de calme ! Pas pour
longtemps cependant puisque l’heure de manger approche. Pas question de faire
une pause pour autant… le chauffeur s’arrête juste quelques instants sur un
rond point pour laisser monter une femme et son fils. Le jeune homme annonce le
menu et rassemble les commandes pendant que la mamacita fait griller sa viande
et ses pommes-de-terre au beau milieu du bus…Une fois toutes les commandes honorées,
les cuisiniers de fortune nous abandonnent dans une odeur de grillade et de
graisse froide… un vrai délice. Vient ensuite l’heure tant attendue de la pause
pipi. Celle-ci ne concerne cependant que les hommes puisqu’il s’agit en fait
d’un arrêt de 3 minutes improvisé au milieu d’un terrain vague. Les femmes
attendront le prochain stop, dans la prochaine ville. A noter qu’elles n’auront
pas beaucoup plus de temps… Le bus redémarre illico, oubliant d’ailleurs
quelques passagers. Les cris de la femme qui a perdu son compagnon n’y changent
rien… le bus continue sur sa lancée. A croire que le chauffeur à un impératif de temps.
Pourtant ça ne semble pas franchement être le cas puisqu’à la fin du trajet, il
se transforme carrément en omnibus, ramassant toutes les personnes qui lui font
signe sur le bas coté pour les acheminer, moyennant un petit billet, au village
voisin. Résultat des courses, arrivée à Cusco à 19h00 avec une faim de loup,
une furieuse envie d’aller aux toilettes et un mal de dos atroce !!!
Seule consolation, le paysage… Après avoir re-traversé
le parc naturel aride des haut-plateaux d’Arequipa, la route se continue au
milieu d’une vallée fertile, en suivant une rivière et en passant au milieu de
petits villages d’agriculteurs. Les maisons sont toutes faites de brique en
terre crue rougeâtre et d’un toit en tuile. Parfois un crépi coloré vient
recouvrir les murs d’enceintes de ces petites fermes qui se détachent sur les
montagnes au loin. Très bucolique…
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