Une ville où les éboueurs passent en musique ne peut
foncièrement pas être mauvaise.
(Alors non ce n'est pas un montage... C'est bien la musique du camion-poubelle en fond sonore)
Ici la vie semble paisible. Il fait beau à peu près
toute l’année à en croire les habitants… et c’est vrai qu’en trois jours on a
du croiser deux nuages qui peinaient à s’accrocher au sommet du Misti, la montagne
sacrée qui surplombe la ville. Ainsi, dès le matin, le soleil inonde la ville
et tape sur les vieilles pierres des maisons coloniales du centre historique. L’air
est sec et, à midi, il fait déjà bon se retrouver à la terrasse d’un café, à
l’ombre des arcades de la plaza de armas (oui encore une… et il y en aura d’autre).
De là, on a une vue complète sur la place. En face, beaucoup moins hauts que le
volcan mais tout de même impressionnants, les deux clochers de la cathédrale qui
dominent le quartier. Tout autour, les colonnades, avec au centre, un square et
une fontaine. Les gens vont et viennent toute la journée. Qu’ils soient
touristes ou non, manifestants ou non, il y a toujours du monde… Certains
semblent être là pour quelque chose alors que beaucoup ne font que déambuler,
se laissant tenter à l’occasion par les appels des marchands de glace.
Une fois notre verre d’Arequipan᷃a (bière blonde
locale qui sert plus à se désaltérer qu’à autre chose) terminé, nous pouvons
reprendre notre chemin à travers la ville. Remontant quelques rues au hasard et
nous laissant guider au rythme des lourdes portes de bois et des larges
fenêtres bardées de grilles en fer forgées qui attirent notre regard. Entrant,
toujours par hasard, dans quelques petites cours intérieures afin d’en apprécier
l’harmonie. Si à l’extérieur, les pierres sont souvent laissées blanches, à
l’intérieur des patios, les murs sont peints de couleurs vives. Il n’est pas
rare qu’une fontaine et quelques arbres
ornent les lieux.
Le meilleur exemple de ce contraste est probablement le monastère Santa Catalina. Gris et austère à l’extérieur, aux murs épais lui donnant des allures de forteresse, ce monastère pour femme est une pure merveille à l’intérieur. Conçu comme une petite ville, les différents cloîtres font office de petites places et de véritables rues, avec des noms, desservent les différents lieux de vie. Ici tout n’est que couleur… l’ocre rouge et le bleu se partage la majeur partie des bâtiments. Le blanc ne sert souvent qu’à souligner certain détail de l’architecture auquel le vert des arbres et des différentes plantes apportent la touche finale. A cela s’ajoute les superbes peintures du XVIIe siècle qui ornent les cloitres. On peut dire qu’ici tout n’est qu’ordre et beauté (sans le luxe, ni le calme et encore moins la volupté…on reste quand même dans un couvent).
De merveilles, la ville en regorge... Tout est sujet
à l’émerveillement. Culturellement et historiquement, Arequipa est une perle.
Il fait bon s’y promener de jour comme de nuit et la moindre place est digne
d’intérêt. C’est probablement pour tout ça que la ville est classée au
patrimoine mondial mais c’est aussi pour tout ça que la vie n’est pas aussi
douce qu’il n’y parait…
En effet, derrière les façades anciennes se
multiplient les agences de voyage et les tour-operators en tout genre.
Derrières les grilles des fenêtres, des boutiques de souvenirs et dans les
petites cours, encore des boutiques de souvenirs. A certaines heures les
petites rues regorgent de monde et il est parfois difficile de circuler. De
même, il est encore plus difficile de trouver un banc public de libre pour
s’assoir cinq minutes. Tout y est plus cher et la petite bière en terrasse en
perd un peu de son authenticité. Mais c’est probablement la rançon de la gloire
et il faut savoir faire avec.
Arequipa reste une ville splendide et ses habitants des gens charmants... Après tout c'est ce qui compte le plus.
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