samedi 8 septembre 2012

4 jours à Lima


Lima… que dire sur cette ville tentaculaire ? Nous y avons passé près de quatre jours et nous ne savons toujours pas quoi en penser tellement elle diffère de ce que nous avons pu voir avant.
 
 Au premier abord elle ne parait pas très hospitalière et d’ailleurs nous ne croyons pas qu’elle le soit vraiment… le ciel y est gris en permanence et jamais en ces quelques jours nous n’avons aperçu de ciel bleu. Quand bien même le soleil arriverait à percer cette strate naturelle, il faudrait encore qu’il arrive à s’imposer face à l’épais nuage de pollution qui terni l’horizon, à tel point que même les couleurs des maisons ne suffisent pas à insuffler de la gaité. Sortis des quartiers riches du sud de la ville, les rues ne sont qu’une succession de constructions inachevées, d’immeubles délabrés, de ruines et de terrains vagues... même le centre historique, avec ces vieux bâtiments de style espagnol, ne déroge pas à la règle. Les grandes artères qui desservent la ville se noient quotidiennement dans un brouhaha infernal rythmé par le klaxon des voitures, les sifflets des policiers en charge de la circulation et les cris des « cobradores ». L’odeur des gaz d’échappement a aussi son rôle à jouer dans tout cela. Comme ci elle ne se suffisait pas à elle-même sur les grands boulevards, dans les petites rues, elle se mêle volontiers aux effluves de fritures qui s’échappent des restaurants bon marché et des fast-foods. On laisse votre imaginaire olfactif travailler…



Cependant, malgré cela, on ne se sent pas oppressé à Lima…le vent marin donne de l’air à la cité et rend la pollution supportable. Les rues, bien qu’embouteillées, sont assez larges pour que les vendeurs de rues puissent installer leurs étales sans encombrer les trottoirs. Les gens marchent lentement et parlent fort. Les enfants, en uniforme scolaire, inondent les avenues de leurs cris dès la sortie des classes. Et le week-end, tout ce monde se retrouvent dans les parcs publics, se promenant et mangeant aux milieux des chiens et des chats errants. Il se dégage de cette métropole une étonnante énergie qui suffit à nous faire oublier son allure morose.
 


 


Les contradictions qui caractérisent Lima se retrouvent aussi dans notre esprit et, incapable de dire si nous apprécions ou non cette ville, nous sommes simplement perdus… Beaucoup d’interrogations sont encore en suspend et il aurait fallut rester plus longtemps pour nous forger une opinion définitive.
 
 






 
Ceci dit, il semblerait que certaines questions n’aient pas de réponses, ou du moins pas une seule… C’est en tout cas ce que nous en avons déduit de nos contacts avec les Liméniens. Les habitants de Lima sont des gens plutôt calmes, absolument charmants, toujours prêt à rendre service et à échanger quelques mots. Mais cet altruisme peut avoir un prix et demander son chemin à un passant relève parfois d’un jeu de hasard… Posez trois fois la même question à trois personnes différentes et vous aurez trois avis différents ! Les indications sont toujours données avec assurance et souvent avec le sourire… mais soit c’est nous qui avons des difficultés de compréhension soit elles sont rarement exactes. Le résultat est que nous empruntons souvent des chemins quelques peu insolites et jamais les plus courts!!! Mais bon, on fini toujours par arriver…

 


Le problème, c’est qu’il en va à peu près de même avec les bus et microbus. Le plus grand mystère de cette ville réside probablement dans la conception qu’elle a de ses transports en communs. A en croire les Liméniens et les guides de voyage, les lignes de bus ont un numéro et des arrêts déterminés comme chez nous… En réalité, les arrêts sont souvent sommaires et dénués d’informations et il nous a été impossible de déterminer dans tous les chiffres affichés à l’avant des bus, celui qui correspondait au numéro de la ligne. La couleur des véhicules ne semblent pas non plus être une bonne indication. Et même ce que raconte le cobrador  peut être sujet au doute ! Le seul indice digne de confiance c’est le nom des rues affichées sur le coté du bus… mais, même dans ce cas, il n’est pas rare de rater notre arrêt et d’être lâcher cinq ou six cuadras plus loin !!! Le voyage en bus est une aventure à lui tout seul. Les chauffeurs roulent à toute allure et souvent n’importe comment, les gens n’ont pas plus d’une demi-seconde pour descendre et monter de l’engin alors que le cobrador s’affaire à payer  quelques contrôleurs placés aléatoirement le long des routes…Tout ça n’est pas très clair pour nous mais ça a l’air de fonctionner. L’exotisme touche à son paroxysme lorsqu’on prend le micro-bus. Il s’agit en fait de petit combi réarrangé en mini-bus que le cobrador se charge de remplir au maximum… il n’est donc pas rare d’avoir un voisin qui s’assoie à moitié sur vos genoux le temps de quelques arrêts…

 
Heureusement, dans tout ça, Lima propose quelques havres de paix. La plaza de armas, encadrée par la cathédrale, le palais gouvernemental et les bâtiments municipaux offre une douce atmosphère. Ici, le rose et le rouge des fleurs du jardin central contrastent avec le fond jaune des monuments, donnant une touche colorée à cette ville si terne.



 
De même, les cloîtres des couvents San Francisco et San Domingo sont de véritables lieux de repos. Le bruit de la ville ne traverse pas les murs épais des constructions monastiques et nous nous retrouvons rapidement plongés dans le calme de ces petits jardins intérieurs, longeant  des arcades magnifiquement décorée de céramiques et peintures du XVIIe siècle. Dommage que les visites doivent être menées au pas de course, par des guides parlant aussi vite qu’ils marchent !!!
 


 
En dernier recours, nous avons trouvé refuge dans les salles du musée ethnographique et archéologique de Pueblo Libre. Enfin un lieu apaisant en plus d’être instructif… La visite a pu se faire à notre rythme – c'est-à-dire à peu près trois fois plus lentement que la plupart des visiteurs – et nous a vraiment permis d’en apprendre d’avantage sur l’histoire et les civilisations du Pérou.

 
 
 

 
En bref, à Lima le temps passe vite… Si les gens ne semblent pas forcement pressés, il n’en demeure pas moins que le temps y prend une autre dimension. Il nous a fallut trois jours pour comprendre comment cette ville fonctionnait et nous trouvons dommage de devoir la quitter si vite. Surement mérite t’elle d’être mieux connue… surtout que le soleil semblait vouloir arriver et qu’on aperçoit enfin une teinte bleutée traverser cette couche de brume!!!
  

1 commentaire:

  1. Lima ne donne pas très envie!
    C'est un peu la galère pour mettre des com's... Mais je vous lis! :)
    Cécilia

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