Lima… que dire sur cette ville tentaculaire ?
Nous y avons passé près de quatre jours et nous ne savons toujours pas quoi en
penser tellement elle diffère de ce que nous avons pu voir avant.
Au premier
abord elle ne parait pas très hospitalière et d’ailleurs nous ne croyons pas
qu’elle le soit vraiment… le ciel y est gris en permanence et jamais en
ces quelques jours nous n’avons aperçu de ciel bleu. Quand bien même le soleil
arriverait à percer cette strate naturelle, il faudrait encore qu’il arrive à s’imposer
face à l’épais nuage de pollution qui terni l’horizon, à tel point que même les
couleurs des maisons ne suffisent pas à insuffler de la gaité. Sortis des
quartiers riches du sud de la ville, les rues ne sont qu’une succession de
constructions inachevées, d’immeubles délabrés, de ruines et de terrains vagues...
même le centre historique, avec ces vieux bâtiments de style espagnol, ne
déroge pas à la règle. Les grandes artères qui desservent la ville se noient quotidiennement
dans un brouhaha infernal rythmé par le klaxon des voitures, les sifflets des
policiers en charge de la circulation et les cris des « cobradores ».
L’odeur des gaz d’échappement a aussi son rôle à jouer dans tout cela. Comme ci
elle ne se suffisait pas à elle-même sur les grands boulevards, dans les
petites rues, elle se mêle volontiers aux effluves de fritures qui s’échappent
des restaurants bon marché et des fast-foods. On laisse votre imaginaire
olfactif travailler…
Cependant, malgré cela, on ne se sent pas oppressé à
Lima…le vent marin donne de l’air à la cité et rend la pollution supportable.
Les rues, bien qu’embouteillées, sont assez larges pour que les vendeurs de
rues puissent installer leurs étales sans encombrer les trottoirs. Les gens marchent
lentement et parlent fort. Les enfants, en uniforme scolaire, inondent les
avenues de leurs cris dès la sortie des classes. Et le week-end, tout ce monde
se retrouvent dans les parcs publics, se promenant et mangeant aux milieux des
chiens et des chats errants. Il se dégage de cette métropole une étonnante énergie
qui suffit à nous faire oublier son allure morose.
Les contradictions qui caractérisent Lima se retrouvent aussi dans notre esprit et, incapable de dire si nous apprécions ou non cette ville, nous sommes simplement perdus… Beaucoup d’interrogations sont encore en suspend et il aurait fallut rester plus longtemps pour nous forger une opinion définitive.
Ceci dit, il semblerait que certaines questions n’aient
pas de réponses, ou du moins pas une seule… C’est en tout cas ce que nous en
avons déduit de nos contacts avec les Liméniens. Les habitants de Lima sont des
gens plutôt calmes, absolument charmants, toujours prêt à rendre service et à
échanger quelques mots. Mais cet altruisme peut avoir un prix et demander son
chemin à un passant relève parfois d’un jeu de hasard… Posez trois fois la même
question à trois personnes différentes et vous aurez trois avis
différents ! Les indications sont toujours données avec assurance et
souvent avec le sourire… mais soit c’est nous qui avons des difficultés de
compréhension soit elles sont rarement exactes. Le résultat est que nous
empruntons souvent des chemins quelques peu insolites et jamais les plus courts!!!
Mais bon, on fini toujours par arriver…
Le problème, c’est qu’il en va à peu près de même avec les bus et microbus. Le plus grand mystère de cette ville réside probablement dans la conception qu’elle a de ses transports en communs. A en croire les Liméniens et les guides de voyage, les lignes de bus ont un numéro et des arrêts déterminés comme chez nous… En réalité, les arrêts sont souvent sommaires et dénués d’informations et il nous a été impossible de déterminer dans tous les chiffres affichés à l’avant des bus, celui qui correspondait au numéro de la ligne. La couleur des véhicules ne semblent pas non plus être une bonne indication. Et même ce que raconte le cobrador peut être sujet au doute ! Le seul indice digne de confiance c’est le nom des rues affichées sur le coté du bus… mais, même dans ce cas, il n’est pas rare de rater notre arrêt et d’être lâcher cinq ou six cuadras plus loin !!! Le voyage en bus est une aventure à lui tout seul. Les chauffeurs roulent à toute allure et souvent n’importe comment, les gens n’ont pas plus d’une demi-seconde pour descendre et monter de l’engin alors que le cobrador s’affaire à payer quelques contrôleurs placés aléatoirement le long des routes…Tout ça n’est pas très clair pour nous mais ça a l’air de fonctionner. L’exotisme touche à son paroxysme lorsqu’on prend le micro-bus. Il s’agit en fait de petit combi réarrangé en mini-bus que le cobrador se charge de remplir au maximum… il n’est donc pas rare d’avoir un voisin qui s’assoie à moitié sur vos genoux le temps de quelques arrêts…
Heureusement, dans tout ça, Lima propose quelques havres
de paix. La plaza de armas, encadrée par la cathédrale, le palais
gouvernemental et les bâtiments municipaux offre une douce atmosphère. Ici, le
rose et le rouge des fleurs du jardin central contrastent avec le fond jaune
des monuments, donnant une touche colorée à cette ville si terne.
De même, les cloîtres des couvents San Francisco et
San Domingo sont de véritables lieux de repos. Le bruit de la ville ne traverse
pas les murs épais des constructions monastiques et nous nous retrouvons rapidement
plongés dans le calme de ces petits jardins intérieurs, longeant des arcades magnifiquement décorée de
céramiques et peintures du XVIIe siècle. Dommage que les visites doivent être
menées au pas de course, par des guides parlant aussi vite qu’ils marchent !!!
En dernier recours, nous avons trouvé refuge dans
les salles du musée ethnographique et archéologique de Pueblo Libre. Enfin un
lieu apaisant en plus d’être instructif… La visite a pu se faire à notre rythme
– c'est-à-dire à peu près trois fois plus lentement que la plupart des
visiteurs – et nous a vraiment permis d’en apprendre d’avantage sur l’histoire
et les civilisations du Pérou.
En bref, à Lima le temps passe vite… Si les gens ne semblent pas forcement pressés, il n’en demeure pas moins que le temps y prend une autre dimension. Il nous a fallut trois jours pour comprendre comment cette ville fonctionnait et nous trouvons dommage de devoir la quitter si vite. Surement mérite t’elle d’être mieux connue… surtout que le soleil semblait vouloir arriver et qu’on aperçoit enfin une teinte bleutée traverser cette couche de brume!!!
Lima ne donne pas très envie!
RépondreSupprimerC'est un peu la galère pour mettre des com's... Mais je vous lis! :)
Cécilia