L’avantage d’Arequipa c’est qu’elle propose un large
choix d’expéditions dans la vallée de Colca. La difficulté, c’est faire son
choix entre toutes ces formules et toutes ces agences…En nous fiant aux
conseils d’un des moines du monastère de la Recoleta nous avons choisi l’agence
Colonial Tour et avons opté pour une formule de 2 jours.
Nous voilà donc partis de bon matin dans un combi
Mercedes affichant 320 000 km au compteur, en compagnie d’un japonais et
d’une dizaine d’anglais. Notre guide s’appelle Jésus et notre chauffeur Noé…
avec ça on était en de bonnes mains !!!
Pour se mettre dans le bain, le voyage commence par
la traversée d’une réserve naturelle dont le point culminant frôle les
5 000 mètres. Pendant l’ascension, Jésus nous explique les différents
moyens de lutter contre le mal des montagnes. Nous prenons donc de la coca pour
la première fois de notre voyage. Histoire d’être bien sûr, nous en consommons
sous plusieurs formes : en feuilles
à mâcher, en bonbon, en infusion… Nous voilà parés pour une escapade dans les
hauts plateaux.
La réserve naturelle consiste en fait en un vaste
no-mans land au milieu duquel vivent les vigognes sauvages et où sont élevés
les lamas et alpagas. En bons touristes, nous nous arrêtons de temps en temps
au bord de la route pour prendre des photos.
Nous redescendons ensuite sur Chivay, la principale
ville de la vallée, pour le repas du midi. Plutôt que d’aller au restaurant,
nous préférons pique-niquer sur la place principale et faire un peu le tour de
la ville.
Nous rejoignons les autres au bout d’une heure pour une petite rando.
Nous traversons alors des petits villages ruraux d’éleveurs et d’agriculteurs
avant de monter sur les coteaux jusqu’aux ruines d’anciennes constructions
pré-inca. Jésus en profite pour nous faire un petit cours sur l’histoire de la
vallée et sur les caractéristiques des deux peuples qui l’habitaient avant les
incas et les espagnols. Puis nous redescendons tranquillement vers la ville en
contemplant de la superbe vue qui s’offre à nous.
Là, nous lâchons pour quelques heures notre groupe.
Alors qu’ils prennent un bain dans les sources chaudes alentours, nous
préférons nous promener dans les petites rues de Chivay.
Il est 19h quand nous les retrouvons pour aller
manger notre steak de lamas dans le restaurant réservé par le guide. Là, des
groupes de touristes entiers assis sur de grandes tables autour de musiciens et
de danseurs traditionnels péruviens. Le tableau fait un peu surfait, mais après
une telle journée ça fait du bien de manger… et ça permet de faire un peu mieux
connaissance avec les membres de notre groupe.
Après une courte nuit dans une auberge de jeunesse,
nous voila repartis sur des chemins de terre, mais sur l’autre versant de la
vallée cette fois. Même chose que la veille… nous nous arrêtons à quelques
points stratégiques pour le panorama et dans les petits villages que nous
croisons sur le chemin. Même si à chaque fois une horde de vendeurs ambulants
en costumes traditionnels nous attendent, les vues sont jolies et l’on peut un
peu mieux se rendre compte de la vie du Pérou rural. En plus, c’est l’occasion
de gouter à quelques produits locaux.
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| Le chapeau des femmes est le meilleur moyen de savoir à quelle tribu elles appartiennent... |
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Nous terminons notre route au « cruz del
condor ». Il s’agit du point où prend fin la vallée et commence réellement
le canyon. Ce n’est pas l’endroit le plus profond, mais déjà la pente est
vertigineuse. Cette place porte ce nom parce qu’elle est aussi réputée pour
abriter des condors. Ainsi nous retrouvons les mêmes touristes que la veille,
agglutinés ici, les uns, tête baissée, à contempler le vide, les autres, la
tête en l’air, à attendre les grands rapaces. Même impression d’artificiel,
mais quelle joie de voir ces oiseaux planer au dessus de nous.
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| les jeunes condors sont bruns... |
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| ... Alors que les adultes ont un plumage noir et blanc |
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Après une petite marche le long de canyon et, pour nous, à nouveau un pique-nique à Chivay, la route de retour sur Arequipa se fait d’une traite, sans arrêt… dur dur !!!
Au final, l’aventure nous aura couté environ 130 € en
tout et pour nous deux (pas si mal…). Elle aura été menée un peu au pas de
course. Nous rentrons fatigués, avec la sensation d’avoir fait parti d’un
troupeau de touristes en visite au zoo…. Mais l’expérience est tout de même
passionnante, la région mérite vraiment le détour et la présence du guide
permet d’en apprendre davantage sur la géographie et l’histoire de cette vallée
si particulière.
Bref, deux jours intenses, mais des souvenirs plein la tête…