Etrange ville que Hanoi… Capitale du pays, elle exhibe et revendique une identité qui lui
est propre en intégrant et en assimilant les éléments de son passé en fonction
de ses besoins et de ses envies. Ici, tout semble établi depuis des siècles. Alors qu'on sent Saigon partagée entre ses origines orientales et son désir de se développer à l'occidentale, Hanoi, au contraire, assume complètement son caractère asiatique, avec tout ce que cela implique en terme de saveur, de couleur, de bruit, d'emcombrement, de vétusté...
Il n'y a pas beaucoup de batiments modernes ici, tout y est plus ou moins vieux et la ville semble souffrir d'un manque évident d'espace. Il suffit de prendre le train pour s'en rendre compte, tant ce dernier peine à sortir de la ville, encerclé par des maisons dont l'entrée donne directement sur la voie.
Mais, à coté de ça, Hanoi est une cité marchande qui dégage une formidable impression de vie et d’indépendance. Les rues débordent d'énergie et ne cessent de gigotter et de jesticuler, comme pour échapper à ce cadre architectural étriqué.
Il n'y a pas beaucoup de batiments modernes ici, tout y est plus ou moins vieux et la ville semble souffrir d'un manque évident d'espace. Il suffit de prendre le train pour s'en rendre compte, tant ce dernier peine à sortir de la ville, encerclé par des maisons dont l'entrée donne directement sur la voie.
Mais, à coté de ça, Hanoi est une cité marchande qui dégage une formidable impression de vie et d’indépendance. Les rues débordent d'énergie et ne cessent de gigotter et de jesticuler, comme pour échapper à ce cadre architectural étriqué.
Dans le centre historique par exemple, les rues sont étroites et
toujours encombrées. Passé 8h du matin et ce jusqu’à 20h, il est quasiment
impossible de marcher sur les trottoirs tellement il y a de scooters garés. Sinon
ce sont les tables des restaurants de rue, les étals des marchands ambulants, les poubelles laissées à même le caniveau
ou les encensoirs fumants destinés aux cultes des ancêtres qui gênent le
passage. Les énormes arbres qui bordent les rues constituent aussi des
obstacles. Probablement plantés là pour apporter de l’ombre (ce qui est une
très très bonne chose), ils sont aussi responsables du soulèvement de la chaussée
et des dalles branlantes fatales au marcheur inattentif. Finalement, avec tout
cela, on ne met quasiment plus un pied sur les trottoirs. Bien qu’il ne soit pas plus
agréable de se faire raser de près par les innombrables scooters ou de se faire
klaxonner au moindre écart, nous n’avons pas vraiment d’autres choix que de
marcher directement sur la route.
Les rues du centre sont toutes bordées de boutiques,
signe d’une activité marchande de longue date. Au départ, ces « 36
rues » historiques étaient attribuées par congrégation et chaque
corps d’artisanat venait vendre ces produits dans l'artère réservée à sa guilde.
Aujourd’hui tout est beaucoup plus mélangé et l’on retrouve de tout un peu
partout. Certains corps de métier comme, les miroitiers, les vendeurs de
bambous ou les marchands de meuble ont toutefois su garder un coin de rue à
eux, comme en souvenir de ce découpage ancien. Ainsi, lorsque l’on se promène dans
ces quartiers, on est toujours subjugué par ces étranges boutiques,
profondes et grandes ouvertes sur la rue, desquelles jaillissent toujours tout
un tas de choses. Quand ce ne sont pas
les couleurs vivent des vendeurs de soie qui attirent l’œil, ce sont les coups
de ciseaux d’un ébéniste en train de sculpter un meuble ou les curiosités
dorées d’un magasin d’ex-voto qui nous interpellent. Parfois, mélangée aux
effluves de soupe et d’encens, c’est une odeur de peinture ou de vernis qui
s’échappe d’une fenêtre. Ainsi, entre les problématiques de circulation et les
appels sensoriels des boutiques, notre attention est constamment mise à rude
épreuve. On se laisse facilement transporter par la ville, passant d’une rue à
l’autre dans un mouvement presque mécanique, au gré des couleurs, des sons et
des odeurs et l’on ne reprend conscience qu’au bout de quelques mètres, se
rendant compte qu’on est perdu au milieu de ce dédale.
Finalement on fait très peu attention à l’architecture des bâtiments
qui nous entourent. D’une part, parce que la plupart d’entre eux n’ont rien
d’extraordinaire et d’autre part parce qu’ils sont généralement dissimulés
derrière des enseignes de magasins, des feuillages et des câbles électriques.
Les seuls édifices réellement identifiables du bas de la rue, ce sont les
temples. Le reste est noyé dans la masse. Il faut alors lever la tête ou monter
sur les terrasses supérieures des restaurants pour ce rendre compte de la
beauté de certaines demeures. Il reste en effet quelques trésors de
l’architecture coloniale dans le centre et, à coté des maisons tubes aux murs
ternes et aux balcons grillagés se détachent quelques bâtisses aux couleurs
jaunes et aux façades hausmanniennes. Au caractère plus ancien que Saigon, Hanoi dispose de plus
de charme et ce malgré un mélange architectural un peu brouillon.
Autour de la vieille ville, les choses sont beaucoup plus
strictes. Derrière le lac, au sud, c’est le quartier colonial, avec ses grandes
avenues rectilignes longées de galeries de luxe, qui occupe le terrain. Près
de l’opéra se dressent de belles bâtisses à la française transformées en siège
administratifs. Plus chic et plus aéré, ce quartier aux airs d’occident
contraste beaucoup avec le reste de la ville. On retrouve aussi un peu de cela au
nord de la cité, dans le quartier gouvernemental. Ici, les rues, interdites à
la circulation, sont larges et très peu ombragés, créant de grands espaces
vides au bout desquels se dressent généralement un bâtiment officiel. Là aussi,
le contraste avec la vieille ville est saisissant.
Sortis de ces zones un peu particulières, le reste de la
ville n’est qu’une succession d’ateliers et de boutiques. Le négoce et
l’artisanat tiennent une place très importante ici. On retrouve d’ailleurs en
banlieue de Hanoi des villages dit « de métiers ». Ceux ci ont aussi
tendance à disparaitre du fait de l’industrialisation, mais il reste encore
quelques grands pôles où il est possible de voir les artisans travailler la
soie, la pierre ou l’argile. Il existe aussi de grands ateliers qui mélangent
plusieurs pratiques : A Bac Ninh par exemple, on retrouve dans le même
complexe des activités différentes telles que la broderie de soie, la sculpture
sur marbre et la laque. Tous les artisans de cette institution souffrent
de handicaps et les métiers d’art sont
pour eux une forme d’insertion.
Riche en matières premières le pays a développé
une forme d’Art particulièrement élaboré. Inspiré de motifs
chinois, indiens, ou bouddhistes, l’art tradionnel du Vietnam s'exprime de façon très fine à Hanoi.
Quelques artistes modernes, peut être un peu plus influencés par l'art occidental, cherchent aussi de nouvelles formes d’expression; sans pour autant se détacher de leurs modèles, ils tentent de donner à leur culture de nouvelle perspective. Mais, même si l'on trouve quelques traces de cela à Hanoi, c'est plutôt à Ho Chi Minh que cette tendance artistique s’exprime le plus.
Quelques artistes modernes, peut être un peu plus influencés par l'art occidental, cherchent aussi de nouvelles formes d’expression; sans pour autant se détacher de leurs modèles, ils tentent de donner à leur culture de nouvelle perspective. Mais, même si l'on trouve quelques traces de cela à Hanoi, c'est plutôt à Ho Chi Minh que cette tendance artistique s’exprime le plus.
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