samedi 20 juillet 2013

10 jours à Luang Prabang

Voila une étape qui fait du bien après notre mésaventure… Nous n’avions que 11 jours pour visiter le Laos, nous en avons passé 10 à Luang Prabang.
 
Séduits par le calme de la ville et par la beauté de ses rues, nous ne sommes pas allés plus loin. Pris par le rythme lent du Mékong et de la Nam Khan, nous prenons doucement possession de la cité en commençant par l’artère principale et ses hauts temples dorés, puis, nous nous engouffrons ensuite dans les petites rues transversales étroites et ombragées pour finir sur les berges fleuries.
 

A cette époque de l’année, la petite ville vit sereinement, bercée par le bouddhisme et la météo… Nous sommes hors saison ; les touristes sont peu nombreux et beaucoup de commerces sont fermés pour les vacances. Mais ceci n’empêche pas les moines de se lever tôt et, dès l’aube, ce sont eux qui ouvrent la journée par leurs lentes et silencieuses aumônes. Ensuite, c’est sur le marché que les choses se jouent et tous les habitants de la ville se retrouvent là pour à leur tour récupérer leur nourriture de la journée.  Vers 9h00, les touristes commencent à sortir en même temps que les tuc-tuc qui profite de l’occasion pour tenter de vendre leur tours sur les sites voisins au plus de clients possible. Le soleil monte alors dans le ciel et il est vite l’heure de passer à table avant que se vide la ville. Comme au Vietnam, la vie urbaine connait un moment de torpeur aux heures les plus chaudes ; les échoppes restent ouvertes, mais les tenanciers ne semblent pas enclins à recevoir trop de monde et il faut attendre 15h pour que l’activité reprenne. Touristes et tuc-tuc se retrouvent à nouveaux pour de longues parties de négociation. Pendant ce temps, le marché du soir commence à s’installer. Le préposé à l’électricité tire de chaque coté de la rue principale un long câble ponctué de multiprises auxquelles les commerçants viennent se raccorder. A 17h, alors que jour commence à baissé, la voie est coupée à la circulation et chacun peu commencer à déambuler entres les étales de tissus et de souvenirs pour choisir ce qu’il lui conviendrait d’acheter. Vient ensuite le temps du marchandage et, quand celui-ci n’est pas interrompu par l’un des violents orages du soir, celui des bonnes affaires. En effet, les objets vendus sur le marché de nuit sont en général de bonne facture et les laotiens sont beaucoup moins durs en affaire que les vietnamiens : du coup, en ce qui concerne les produits ethniques (communs au Vietnam, au Laos et à la Thaïlande), mieux vaut faire ses achats ici. La journée se finit généralement à la terrasse d’un restaurant, devant un plat typique et une bonne bière, pendant que la pluie se charge de rafraichir l’atmosphère. Capitale religieuse, Luang Prabang se prête mal aux nuits endiablées et, pour ce qui est de faire la fête, c’est plutôt chacun chez soi… du coup les nuits sont douces et plutôt calmes, propices au repos !
 









 
D’une manière générale la ville est reposante. Contrairement au Vietnam, les routes ne sont pas la propriété des rugissants scooters ; les coups de klaxon sont plutôt rares et l’on ne risque pas sa vie à chaque fois qu’il nous prend l’envie de traverser la rue. Les laotiens sont eux même plus calmes et plus discrets que leurs voisins orientaux. De ce point de vue, ils sont plus proches de leurs autres voisins thaïlandais. D’ailleurs, l’architecture des temples est aussi plus proche de celle de la Thaïlande :   Fini les basses constructions chinoises. Ici, nous retrouvons les hauts temples aux frontons dorés et aux tuiles vernissées rouges, jaunes et vertes. Sur les toits, les nagas (serpents mythologiques à 7 têtes) remplacent  les dragons et, à l’intérieur, les bouddhas d’or reprennent de nouveaux leurs air méditatifs. Même chose dans la rue où les tuc-tucs, inconnus au Vietnam, refont ici leurs apparitions. Bref, bien que frontalier, le Laos et le Vietnam ne se ressemble pas...
 


Plutôt que de faire les usuelles ballades dans les cascades et les grottes alentours, nous profitons de cette pause pour offrir un peu de notre temps à qui en a besoin. Nous envisagions au départ de rendre visite à l’école locale, mais au mois de juin les enfants sont déjà en vacance et l’établissement est fermé la plupart du temps. Nous nous rabattons donc sur la bibliothèque qui cherche constamment des francophones (ou autre d’ailleurs) pour « donner des cours » de français à des bonzes. Beaucoup de laotiens entrent de bonne heure dans les ordres ; ils y restent un certain nombre d’années avant de faire le choix de la vie monastique ou de la vie civile. C’est pour ces jeunes, souvent issus de famille modestes, l’occasion d’accéder à une éducation car, au-delà de leurs contraintes monacales, ils passent beaucoup de temps à étudier et notamment les langues étrangères. Ainsi, au-delà de leurs cours, ils ont toujours besoin de personnes parlant la langue qu’ils apprennent pour s’entrainer et s’améliorer. C’est aussi l’occasion pour eux de demander certaines choses qu’ils ne demanderaient pas à leur professeur. C’est ainsi que pendant une dizaine de jour, nous avons discuté avec Sing et ses amis désireux d’apprendre le français. Ces échanges sont aussi un bon moyen d’en apprendre un peu plus sur le pays et son fonctionnement tout en se rendant utiles.
 
 
Le temps qu’il nous restait, nous l’avons consacré à la visite des villages d’artisanat voisins. Le marché de nuits regorge d’écharpes en soie finement brodées et de cahiers au papier épais et parfois décoré de feuilles d’arbre. Tous ces produits sont fabriqués dans le hameau d’à coté, situé un plus loin sur le Mékong. Ainsi, si l’on se rend là bas le matin, il est possible de voir les femmes travailler sur leur métier à tisser ou sur leur tamis. Le papier, fabriqué à base d’écorce et fraichement tamisées, est mis à sécher le long des ruelles de terre tandis que la découpe et la fabrication des carnets à proprement dit se fait dans les maisons.  Le tissage de la soie se fait quand à lui dans le jardin, à l’ombre d'un auvent, sur de grands métiers de bois. C’est un art qui se transmet de mère en fille et qui, malgré l’air décontracté des fileuses, doit demander énormément de concentration. Au bout du compte on apprend plein de choses sur les modes de vie locaux, mais on se sent assez mal à l’aise devant tout ça; on a du mal à concevoir pourquoi, aux vues de la peine et des heures de travail passées, les articles sont vendus aussi peu cher sur le marché. Le marchandage fait parti du jeu et il ne faut pas se laisser rouler...  mais rien ne sert non plus de s’entêter à atteindre le prix minimum pour finallement gagner quelques centimes qui pour eux sont importants…
 




Nous étions bien ici entre nos bonzes et nos pagodes, mais il nous faut repartir. Nous devons rejoindre Bangkok pour récupérer Aurélie, une amie qui vient nous rejoindre pour les trois prochaines semaines. Nous repartons donc pour 2 nuits de voyage. Nous redescendons notre montagne direction Vientiane sur la même route pourrie qu’à l’aller. Nous passons une demi-journée dans la capitale, juste le temps de faire un petit tour du centre ville avant de prendre une navette qui nous fait passer la frontière et d’où nous rembarquons dans un autre train couchette thaïlandais direction Bangkok…
 

2 commentaires:

  1. Toute la famille Roussel a visionné les photos, c'est splendicard!!!
    Hâte de vous revoir, à bientôt!

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    1. Coucou, on est content que celà vous plaise! Et puis si vous avez déjà tout vu sur le blog, ça évitera la longue, très longue, séance: "visionnage des photos de vacances où tout le monde décroche à la 3ème photo"... LOL

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