Au départ nous voulions quitter le Vietnam par Dien Bien Phu
et continuer en bus au Laos, jusqu’à Luang Prabang, mais, la gérante de notre
hôtel à Hanoi nous a conseillé de plutôt prendre un sleeping bus direct Hanoi / Luang Prabang, qui passe
plus au sud mais qui se trouve être plus rapide. Un peu pressés par le temps,
nous avons suivi ce conseil: Partant d’Hanoi le 01 Juin à 19h00 et comptant 10
à 11 heures de transport jusqu’à la frontière et encore le même temps jusqu’à
Luang Prabang, nous devions arriver à destination le 02 Juin aux alentours de 17h,
en ayant passé le trajet sur les banquettes d’un sleeping bus coit disant
« VIP ». Ce programme, bien que plus cher que ce que nous avions
prévu, paraissait intéressant… Malheureusement rien ne s’est passé comme ça et nous aurions mieux fait de nous en tenir à nos plans initiaux !
Dès le départ les choses ont commencé à mal se passer. A
peine embarqués dans le bus, nous nous rendons compte qu’il n’y aura pas assez
de banquettes pour tout le monde. 46 passagers (sans compter les enfants qui
partagent une place avec leurs parents) pour un bus qui compte 35 places,
forcement ça pose problème et même si nous avions réservé 10 jours à l’avance,
l’un de nous allait devoir dormir par terre, dans une allée large d’une
cinquantaine de centimètres, coincé entre deux lits, avec le sac du passager
devant lui sur les genoux ; tout cela sans couverture ni oreiller bien
sur. Ceci dit, celui sur la banquette n’a pas beaucoup plus de chance, car ces
dernières, trop petite, ne permettent pas non plus de s’allonger complètement. C’est
donc dans un bus plein à craquer et infesté de bestioles, pliés en deux et
immobilisés par des barres de fer de tous les coté que nous prenons la route.
Ajoutés à cela les secousses d’une route pas toujours lisse… Ca laisse des
traces !
Le passage de frontière, au petit matin, ne posa pas de problèmes
particuliers et il fallut patienter quelques kilomètres pour que les ennuis
recommencent. En effet, le bus tomba une première fois en panne au milieu de
rien, nous laissant en plan pour une bonne demi-heure en plein soleil. Les
mécaniciens bidouillèrent un truc qui nous permit de tenir jusqu’au prochain
village où nous nous arrêtâmes une heure de plus afin de faire les réparations
nécessaires… Au moins, là il y avait de quoi manger et boire à l’ombre. Nous profitâmes
de ce moment pour mieux faire connaissances avec nos compagnons de route et
nous apprîmes alors que tous allaient sur Vientiane et non sur Luang Prabang.
Pris d’un sérieux doute, nous demandons pour la troisième fois au chauffeur de
nous confirmer la destination et nous eurent encore une fois une réponse affirmative
« ce bus va bien à Luang Prabang ». Nous continuons donc notre
infernal trajet dans ce bus brinqueballant.
Le clou fut l’arrivée à Vientiane… C’est seulement à ce
moment là, après 23 heures de voyage, que le chauffeur nous donne un peu
d’argent laotien accompagné d’une lettre photocopiée, rédigée dans un anglais
approximatif, qui nous informe que le bus n’ira plus loin et qu’il nous faut
aller par nos propres moyens dans une autre gare pour prendre un autre bus pour
Luang Prabang. Après une bonne engueulade aussi désagréable qu’inutile, nous
traversons la ville dans un tuc-tuc dans l’espoir de pouvoir attraper un bus
qui nous emmènera à destination. Heureusement, dans la seconde gare routière,
le bus de 19h00 attendait encore. Bien sur, il fallut rajouter un peu de notre
poche pour obtenir nos billets (la somme d’argent laissée par le premier chauffeur
ne suffisant pas à couvrir tous les frais de transfert) mais nous finirent tout
de même par embarquer.
Nous sommes donc repartis pour 10 heures de voyage, de nuit,
assis dans un vieux bus local qui, à défaut d’être confortable, marchait
correctement. Après ce que nous venions
de vivre, même avec un moine endormis sur les épaules de JB et une route
carrément défoncée, le voyage nous parut reposant. Au final, nous arrivâmes à
Luang Prabang à 5 heures du matin, à peine avant le lever des moines...
Il nous fallut plusieurs jours pour digérer cette histoire,
car, au-delà du fait d’avoir passé un temps fou entassé comme des bestiaux
dans un bus crasseux et dangereux, c’est surtout le sentiment de tromperie et
de mensonges qui nous insupportait, surtout vu le prix qu’on a payé à la base.
Cet épisode entacha notre vision du Vietnam qui, sans cela, n’aurait été qu’une
succession de bons moments et de belles rencontres.
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