Après une nuit passée en train couchette, nous arrivons à la
station de Nha Trang. Il est à peine 6h00 du matin quand nous atteignons le
centre ville. Heureusement les vietnamiens sont des lève-tôt et déjà les rues
commencent à se remplir. Beaucoup de locaux reviennent déjà de leur bain de mer
matinal. Après un petit café, nous décidons nous aussi d’aller nous détendre
dans la mer toute proche. Cette dernière est très agréable et c’est probablement
l’heure idéal pour se baigner. Après le soleil devient trop fort et dès 9h00 du
matin le sable commence à bruler les pieds. Il n’y a alors plus que les
touristes pour venir braver l’astre céleste. De notre coté, il est plutôt
l’heure d’un copieux petit déjeuner, à l’ombre, assis à la terrasse de l’un des
nombreux cafés du bord de mer.
Nha Trang est une ville qui illustre parfaitement l’essor
économique du Vietnam. La plage, propre et sublime, est investie par les bars,
les parasols et les transats des immenses ressorts de luxe qui s’élèvent de
l’autre coté de la rue. Ce cadre, sympathique malgré la laideur de certains
hôtels, attire de plus en plus de touristes étrangers, notamment français,
australiens et russes. La ville se développe alors peu à peu et commence à
prendre des aspects de station balnéaire occidentale.
Le centre ville conserve son cachet asiatique avec ses
immeubles étroits, ses innombrables boutiques, ses petits troquets et ses
cuisines de bord de rue. Mais les
immenses cafés à l’architecture modernes et fashion jurent avec le reste et
montrent une certaine forme de prospérité. Sous la forme de grands patios aérés
et ombragés, ces câ-phés, caffés, ou encore kafés comme ils les appellent ici,
servent d’oasis rafraichissante lorsque les rayons du soleil deviennent trop
durs. Entre 13h et 15H, quand la température frôle les 40°C, la ville entre
dans une sorte léthargie et se met à fonctionner au ralenti. Les étales sont
vidés et même si la plupart des magasins restent ouverts, les gérants profitent
de ce moment pour une petite sieste sous les ventilateurs. Ceux qui ne dorment
pas prennent alors le temps de siroter un thé ou un café glacé dans l’un de ces
bistrots tranquilles. La vie reprend ensuite peu à peu l’après midi et continue jusqu'à
tard dans la nuit.
Pour mieux se rendre compte du quotidien des habitants de
Nha Trang, il faut s’éloigner des sentiers touristiques et monter un peu au nord, en direction du
port. Là on retrouve les milliers de scooters garés sur les trottoirs, les
ateliers en tous genres ouverts sur la rue, les cuisines de fortune à même le
sol et tout ce qui fait le Vietnam. L’agitation de la ville contraste avec le calme du port, juste derrière, avec tous ces bateaux de pêche à la coque bleue, bien alignés.
De l’autre coté de la rivière se trouve le site Cham de Ponagar.
Cet ancien lieu de culte, bien que petit, à tout de même de jolies choses à montrer.
On y trouve une série de quatre tours ayant servies de temples aux cultes des différents
dieux de la Culture Champa. Cette civilisation, originaire des confins de
l’Inde a régnée (par intermittence) sur la région entre le IIe et le XVIIe
siècle, apportant avec elle ses savoirs et ses traditions. On retrouve alors
ici la forme et la philosophie dualiste des temples hindouistes avec, aux cotés
des Bouddhas, des sculptures des dieux hindous tels que Shiva et Visnu. Même si
les percepts philosophico-religieux de la culture Cham ne sont plus vraiment
enseignés au Vietnam, le lieu reste très fréquenté par les Bouddhistes qui
continuent d’y pratiquer leur culte. Très fréquentés aussi par les touristes,
Ponagar attire en même temps les petits artistes, talentueux au demeurant, qui
viennent y faire des animations ou vendre leurs œuvres.
Excepté ce petit bijou historique, la ville de Nha Trang n’a pas de grande valeur culturelle. On y vient surtout pour se reposer et prendre du bon temps le long de son immense plage.
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