Hoi An est souvent décrite comme étant la plus belle ville
du Vietnam… Nous ne les avons pas toutes vues, mais en tout cas, celle ci vaut
effectivement le détour. A l’origine il s’agissait du port le plus important de
la région. Mais, à cause de l’ensablement de la rivière, il fût peu à peu
abandonné au profit de Da Nang, la ville voisine. Isolé et ne présentant plus
vraiment d’intérêt, il fût du coup épargné par les guerres… Ainsi, la ville est
restée figée dans le temps, et dès les premiers pas, on a l’impression de
revenir quelques siècles en arrière. On oublie alors très vite la dernière nuit
et les 12 dernières heures passées dans un sleeping-bus bas de gamme, pliés en
deux dans des couchettes qui consistent en fait en une espèce de sarcophage
métallique prévu pour des êtres d’1m40 et dont le matelas en mousse plus que
succinct ne recouvre même pas tout l’espace. Ces bus là aussi doivent datés du
siècle dernier !!!
En tout cas Hoi An est vraiment magnifique. On prend plaisir à marcher dans ses rues
étroites. On traverse doucement les allées bordées de petites maisons traditionnelles aux devantures boisées
et de grandes bâtisses coloniales aux teintes pastelles rehaussées par les
couleurs chatoyantes des fleurs et lampions qui les ornent. Quelques pagodes
plus loin, on atteint le marché où, comme toujours, les odeurs des denrées se
mélangent aux bruits des commerçants et des passants. Et enfin, on atteint les quais. On longe alors la tranquille rivière remplie
d’embarcations de bois jusqu’à trouver l’ancestrale pont japonais qui mène à
l’arrière ville et à l’ancien palais communal. Le tour de la ville en elle-même
peut être fait en une heure à peine. Mais les trésors qu’elle renferme et
l’atmosphère qui y règne nous ont fait rester 5 jours. On se sent vraiment bien
ici, tout est beau, calme (car le centre est fermé à certaines heures aux
voitures et scooters) et à dimension humaine.
La ville s’est
spécialisée dans le négoce de tissus et la couture. Ainsi, beaucoup de maisons,
quand ce ne sont pas des cafés ou des boutiques de souvenir, sont des ateliers
tailleurs. L’attraction touristique principale est d’ailleurs de se faire
tailler un costume sur mesure… Nous n’échappons pas à la règle.
Entre deux retouches, on profite aussi de la plage toute
proche et des demeures traditionnelles transformées en musée. Le soir, nous
squattons les terrasses des restaurants éclairées aux lampions et, pour
certaine, les salons de massage... De bons moments de détentes après la
frénésie des grandes villes.
Dans tout cela, nous n’oublions pas nos chères vieilles
pierres et nous profitons d’une belle matinée pour nous rendre sur le site
historique de My Son. Occupé par les Chams entre le IVe et le XIIIe, ce lieu
n’était au départ qu’un sanctuaire qui se transforma peu à peu en une véritable
ville, au point de devenir la capital religieuse de la Culture Champa.
Malheureusement, contrairement à Hoi An, le site n’a pas su éviter les bombes
américaines et, sur les près de 80 tours originelles, il n’en reste plus qu’une
vingtaine, éparpillées dans un terrain bosselé, modelé par les impacts d’obus. Il
faut donc pas mal d’imagination pour voir à quoi pouvait ressembler cet
ensemble au XIIIe siècle. Mais le peu qui reste est tout de même très beau et
l’on imagine assez bien le ressenti des premiers archéologues français
lorsqu’ils ont redécouverts ces vestiges de briques et de pierres sculptées
alors étouffés et disloqués par une végétation luxuriante. Malgré un guide à
l’anglais approximatif, on apprend aussi beaucoup de chose sur cette Culture
ancestrale et sur ses fondements hindouistes.
Ces cinq jours à Hoi An furent aussi l’occasion pour nous de
rencontrer et d’échanger avec de nouvelles personnes, qu’il s’agisse de
voyageurs ou de locaux. En bref, ce fut un réel moment de plaisir, passés dans
une ville belle et paisible, avec des gens tout à fait charmants.
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