dimanche 12 mai 2013

Bangkok, schizo et mégalo...

Bangkok est différente de toutes les autres villes que nous avons pu voir avant et il est difficile de l’appréhender dans sa globalité tant elle possède de visages. Jouant de cela, elle a d’abord du mal à se laisser dompter et il faut du temps pour l’apprivoiser. Passant d’un quartier à l’autre et d’une rue à une autre, on prend petit à petit conscience de son caractère polymorphe et schizophrène, découvrant simultanément Bangkok la riche et Bangkok la pauvre, Bangkok la pieuse et Bangkok la grivoise, Bangkok l’orientale et Bangkok l’occidentale… La liste est longue et Bangkok est en fait tout et son contraire ! Ceci est sans doute être vrai pour d’autres villes du monde, mais dans son cas toutes ses personnalités sont mélangées, imbriquées les unes dans les autres sans qu’il y est de frontières géographiques ou physiques définies. C’est un fantastique et frénétique bouillon au sein duquel se mêlent tout un tas d’ingrédients, libérant chacun leurs saveurs pour donner un goût unique à l’ensemble.
 
 
Pour l’expérimenter, il faut d’abord descendre dans ses rues, car c’est là que beaucoup de choses se jouent. Il faut longer ses boulevards et voir les grands complexes commerciaux, financiers ou hôteliers ultramodernes tenter d’écraser les tout aussi gigantesques immeubles crasseux et autres bidonvilles. Il faut passer dans ses ruelles et sentir les odeurs de nourriture, mélange d’épices, de fruits, de viande et de poissons frits. Il faut se familiariser avec son abondante circulation et apprendre à zigzaguer entre les multitudes de scooters, les vieux bus et les voitures de luxe. Il faut se faire une petite place au milieu de ses étroits trottoirs annexés par les marchands et restaurateurs ambulants. Il faut écouter le bruit de la ville qui vit et surtout s’habituer à sa chaleur tropicale entretenue par le béton et la pollution. Il faut tout cela pour que s’ouvre la ville… après, le reste vient de lui-même et il est plus facile d’en profiter.
 
 
Au milieu de cette agitation, les pagodes sont autant de havres de paix qui font se souvenir combien le calme est agréable. Ces lieux de recueillement, bien qu’en ville et assaillis de marchands, sont comme isolés du monde et cela fait le plus grand bien de s’y arrêter quelque temps. On s’assoie alors à l’ombre d’un arbre, au devant d’un somptueux temple au fronton scintillant et au toit doré et l’on se laisse emporter par la musique douce et lancinante des cantiques bouddhiques. Petits îlots de sérénité, les pagodes permettent de se ressourcer un peu avant de revenir à la réalité urbaine.
 




 
Les ballades en bateau sont aussi un bon moyen d’échapper à la foule et au béton brulant. Bangkok est une petite Venise, traversée de part en part par une multitude de canaux. Bien que le prix de la ballade ne permette pas d’en profiter tous les jours, il est tout de même très sympathique de passer une heure sur l’eau, à découvrir la ville sous un autre angle. Partant du fleuve, la pirogue nous conduit alors dans les petits canaux de derrière la ville qui sont comme autant de ruelles bordées de petites maisons en bois et de temples resplendissants. La vue sur le palais impérial depuis le fleuve, en fin de promenade, vaut aussi le coup d’œil.
 




Enfin, une fois habitué à la chaleur humide et aux odeurs, parfois étranges, qui parfument les rues de la cité, il ne devient plus tellement problématique d’aller se noyer dans le marché du week-end. Considéré comme le plus grand du monde, ce marché se divise en quartier composés eux même d’un dédale de petites ruelles couvertes le long desquelles s’alignent les échoppes. Chaque bloc a sa spécialité, mais il est toutefois possible de trouver de tout et partout. On se perd facilement dans ce labyrinthe et l’on se laisse alors porté par le hasard, au fils des odeurs et des couleurs, avec comme seul point de repères, la lumière du jour au bout d’une ruelle qui indique la sortie.
 
 
Mais le plus surprenant dans Bangkok, c’est peut être sa population. Si  la ville, avec ses bruits incessants de circulation et de chantier est tout sauf discrète, ses habitants, eux, sont silencieux. Ils sont comme leur Bouddha, calme, serein et souriant. Ils ne crient pas et parle tout juste assez fort pour se faire entendre.  Ils ne courent pas et prennent leur temps. Ils saluent en douceur et causent en souriant… Tout ce qu’une ville tumultueuse et bouillonnante à généralement du mal à offrir ! Ce contraste est saisissant et participe sans doute au charme de la ville.
 

 
Bien sur nous n’avons pas tout fait ici, mais il nous faut déjà repartir. C’est le Viet Nam qui nous attend maintenant. Bangkok n’était une étape en Thaïlande et nous reviendrons un peu plus tard pour visiter la ville et le pays plus en profondeur, voir si nos premières impressions se confirment.

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