Nous revoici à Bangkok pour la deuxième fois de notre
trajet, mais, cette fois, nous ne sommes plus tous les deux : Aurélie est
venue nous rejoindre pour trois semaines. Avec elle, nous avons prévu de rester
quatre jours dans la capitale thaïlandaise avant de rejoindre le Vietnam en
traversant le Cambodge.
Notre aventure en trio commence donc ici, à Kaosan Road.
Nous avons pris un hôtel dans ce quartier proche du centre, afin de mieux
profiter de la vieille ville, de ses temples, de son palais et de ses canaux.
Lors de notre premier passage, nous avions volontairement laissé de coté le centre
historique pour découvrir plus tard les monuments avec Aurélie. Bien que ces
derniers soient déjà imposants lorsqu’on les voit de l’extérieur, ils sont
encore plus spectaculaires de l’intérieur.
Le palais royal est incomparable et surtout la section
réservée aux temples. Au centre d’une immense cours gardée par des monstres
grimaçants et hantée d’une multitude d’êtres légendaires, se dresse le
somptueux temple du bouddha d’émeraude. De tous les artifices du faste royal
qui sont développés là, ce sont les mosaïques d’or qui en impose le plus.
Eblouissantes, elles enveloppent de lumière les murs de l’édifice, accentuant
la majesté du lieu. Autour, les stupas dorés et les terrasse de marbre, tout
aussi aveuglants, achèvent nos rétines. Seuls les douces couleurs des fresques
mythologiques peintes à l’ombre du portique encerclant le complexe, permettent
de laisser nos yeux reposer. Tout ici est majestueux, clinquant et imposant… En
d’autre terme royal !
Il en va de même pour les gros complexes religieux alentour. Que ce soit l’immense Bouddha couché du wat Pho ou l’abrupte escalier du stupa coloré du wat Arun, tout n’est ici que richesse et démesure.
Il faut aller à Chinatown pour retrouver l’ambiance
populaire des villes asiatiques. Véritable labyrinthe sombre et étriqué, le
marché indien dégueule de tissus coloré et d’épices exotiques aux senteurs
exquises, alors que, quelques rues plus loin, les arcades du marché chinois
commencent à se vider. Nous sommes en fin d’après midi et les commerçants
remballent peu à peu leurs marchandises, désertant les passages habituellement saturés
en y laissant derrière eux des monticules d’ordures malodorantes… Les éboueurs
passeront un peu plus tard, après que les plus démunis y aient débarrassé les
quelques cannettes et bouteilles en plastiques qu’ils pourront revendre aux
entreprises de recyclage. A cette heure là, ce sont les stands de nourritures
qui ont la faveur des passants.
Enfin, ce second passage en ville fut aussi pour nous
l’occasion de tester un peu plus longuement la vie nocturne de Bangkok.
Laissant de coté les clubs branchés et les rues grivoises de la banlieue, nous
sommes surtout restés autour de Kaosan Road et de ses pubs. Il parait que
Bangkok s’assagie avec le temps, laissant derrière elle la drogue gratuite et
les excès en tout genre. Cependant, une ville aussi folle ne se refait pas du
jour au lendemain et son caractère cosmopolite lui interdit formellement de se
coucher de bonne heure. Ainsi, quelques rues bondées, éclairées aux néons, se
font les ambassadrices de cette vie nocturne devenue légendaire. Ainsi, les
magasins laissent leur stands déborder sur la chaussée bien au-delà du couché
du soleil, les pubs se chargent de l’ambiance musicale à grands coups de
concerts live tandis que les restaurants font le plein. Sur le pavé, les
touristes de passage se mêlent aux expatriés et aux locaux, chacun tentant de
se frayer un chemin entre les artistes de rues, les vendeurs ambulants et les
chariotes de nourriture qui, en plus des fritures traditionnelles, proposent
aux plus curieux quelques mets rares tel que le scorpion grillé ou la salade de
criquets… Si l’on aime le bruit, le monde et la bière, Kaosan road est très
plaisante, de jour comme de nuit. Il n’y a qu’au petit matin qu’elle n’est plus
vraiment belle à voir… Comme ses clients, elle a la gueule de bois et se remet
difficilement de ses folies de la veille. Là aussi ce sont les éboueurs qui
s’affairent à lui rendre un semblant de dignité, tandis que les moines, silencieux,
s’adonnent à leur lente aumône quotidienne.
Voilà, nos impression sont confirmées: Bangkok est vraiment une ville surprenante, à la croisée de plusieurs mondes. Après ce nouvel aperçu des ses charmes, il
est temps pour nous de repartir, direction le Cambodge…