Ne pouvant trop nous éloigner de Sydney, nous avons décidé
d’aller tester le confort sommaire du camping dans un coffre de voiture dans le
parc naturel des Blue-Mountains. Bien que le paysage soit splendide, nous
n’avons pas compris pourquoi elles étaient qualifiées de « bleues ».
En fait, il parait qu’en été, les essences qui émanent des eucalyptus
produisent une sorte de brume bleutée au dessus des montagnes. Nous sommes
effectivement en été, il y effectivement des d’eucalyptus à perte de vue… mais
pas de brume bleue en vue. Ceci dit, il ne fait pas très beau et probablement
que le soleil a un rôle à jouer dans le phénomène. Nous profitons de la vue et décidons même de
nous enfoncer plus profondément dans la forêt, à la découverte de cette
végétation luxuriante.
Nous empruntons le track dit « du grand canyon ».
Alors, ceux qui ont en tête le grand canyon américain vont être très déçus. Il
s’agit en fait de gorges étroites, couvertes d’une végétation tropicale et au
fond desquelles coule une petite rivière de montagne. On se croirait plus dans
les caraïbes qu’ailleurs. Cela n’empêche pas la ballade d’être très agréable.
Par cette température, il fait bon se plonger dans la forêt humide et se
rafraichir sous les petits filets d’eau qui dévalent des falaises abruptes. Pas
de serpents ni de bêtes bizarres en vue, nous avançons doucement dans cette
jungle, seulement gênés par les arbres déracinés par les pluies de la veilles. Malgré
une remontée un peu difficile sous les brûlants rayons du soleil, nous
apprécions tous deux cette première journée dans la nature sauvage
australienne, loin des clichés que nous avions l’habitude de voir.
Sans nouvelles de notre tax number, nous apprenons aussi que
notre carte de crédit n’a pas pu être éditée (il n’est pas conseillé d’avoir un
nom ou un prénom composé en Australie, les systèmes informatiques n’étant pas
prévu pour). Nous ne pouvons donc pas encore quitter la région de Sydney. Nous
partons donc pour les grands lacs passer le week-end.
Si jusque là nous n’avions pas croisé d’animaux d’aucunes
sortes, là ce fut un festival. Avant de rentrer dans le parc naturel, nous
avons passé une première nuit dans la petite ville de Hawks-Nest, dans un
camping en bord de plage. Nous plantons notre tente au milieu des perroquets
multicolores, alors en pleine guerre de territoire. Chacun son arbre et les
petits oiseaux verts et rouges se font chasser par les gros gris et rose à coup
de grands cris assourdissants.
Peu concernés par les problèmes d’arbres, les pélicans
préfèrent se retrouver tous ensemble sur les pontons abandonnées par les
pêcheurs. Certains solitaires quittent le groupe et se laissent alors porter
par les courants marins à la recherche de leur repas. Tout à l’air beaucoup
plus simple de leur coté.
Après les oiseaux, ce fut le tour des serpents et des
lézards hors normes. Lors de nos randonnées autours des lacs, nous sommes
tombés nez-à-nez avec des reptiles de toutes formes. Chaque tremblement de feuilles
était sujet à angoisses. Souvent il ne s’agissait que d’insectes inoffensifs,
mais, dans quelques cas, nos pas venaient troubler le sommeil tranquille d’un
serpent vert ou celui d’immenses lézards noirs. Pas vraiment le temps de
prendre de photo… Nous ne savons qui de nous ou de eux avaient le plus peur,
mais chacun filait de son coté sans s’attarder d’avantage. Maigre consolation,
nous avons entraperçu entre les arbres la queue de quelques kangourous,
effrayés par notre arrivée. Après cela, nous avons décidé de limiter autant que
possible nos promenades dans la forêt, malgré la beauté des paysages.
Pour plus de sécurité, nous sommes allés nous réfugier dans
le petit port de Nelson Bay. Connus pour ses baleines (qui ne sont pas là à
cette période de l’année), cette petite baie regorge aussi de dauphins. Là,
contrairement à la Nouvelle-Zélande, pas besoin de prendre un bateau pour aller
les voir. Avec un peu de chance, il suffit de se baigner au bord de la plage
pour que ce soit eux qui viennent vous voir. Malheureusement, leur détour par là
est encore trop furtif pour qu’on puisse les toucher.
Cette fois ça y est, nous avons reçu confirmation que notre
tax number était arrivé et notre carte de crédit aussi. Il ne reste plus qu’à
nous trouver un travail. Après quelques recherches sur internet et quelques
coup de fil, nous apprenons qu’il est possible d’en trouver très vite du coté
de Orange, dans la cueillette des cerises. La saison vient de commencer là bas
et les fermes emploient beaucoup de gens pour les récoltes. C’est donc ravis que
nous reprenons la route.
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